Au cours de cette intervention prononcée aux rencontres Lire La Horde d’or [1], Gigi Roggero démontre combien il est important pour le cours des luttes de disposer d’une analyse des comportements subjectifs situés, et de là, rappelle à quel point la construction de co-recherches est urgente aujourd’hui. Il dévoile en effet tout l’intérêt de cette démarche pour comprendre la composition de classe actuelle, après être revenu sur les circonstances au sein desquelles cette pratique s’est développée et avoir précisé en quoi elle se distingue de l’enquête politique. Cette approche conduit Gigi Roggero à souligner la nécessité d’une exploration matérialiste de problématiques sociales telles que les discriminations générationnelles et raciales, l’effritement des classes moyennes, et la prolétarisation du travail intellectuel [2].
A l’heure où, au sein des milieux dits autonomes, on se demande comment relancer une dynamique politique d’ampleur après la mobilisation contre la Loi Travail, cette intervention invite à sortir des sentiers battus et à interroger ce que nous faisons et ce qui ne fonctionne pas, à découvrir ce que nous ne connaissons pas, à voir ce que nous ne voyons pas. Comme le dit Gigi Roggero : « construire la co-recherche signifie risquer un pari politique, abandonner les ports abrités d’un déjà connu désormais vide, pour aller là où nous ne sommes jamais allé.e.s, parce que c’est là que les contradictions peuvent éclater. Cela signifie organiser le possible pour se tenir prêt.e.s face à l’imprévu. »
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